No -49- Mami Auguy -ma cousine Augustine Psimhis- nous a quitté. VD
Ce 27 juillet 2013 elle s'en est allée au delà des étoiles.
Elle était mariée à Jean-Louis PSIMHIS, Ministre et Ambassadeur de la RCA
Cette page est entièrement dédiée à sa mémoire.
Auguy et Georges, chez Ya Thérèse
***
Femme au caractère extrêmement affirmé, Augustine Psimhis
m'invite à poser un regard rétropectif sur ces "femelles" de fauves africains
qui ont su dompter le destin pourtant défavorable à la gente féminine,
pendant et après la colonisation.
A l'instar de Ruth Rolland, pour qui je garde un sentiment tendre et reconnaissant,
elle a su conduire sa pirogue pendant des décénnies, sur les eaux parfois tumultueuses
de l'Oubangui... De la vie!
Mariée à un enseignant métis, centrafricano-grec, devenu Ministre et Ambassadeur de la RCA,
elle m'avoua sans détour, comme pour affirmer son indépendance:
« Georges, je suis de Ngaragba... J'ai toujours acheté mon poisson! »
Chapeau, cousine!
***
"Tu as eu beaucoup de chance, que ton papa soit venu te chercher"
me disait elle parfois...
Ce à quoi je répondais:
"Tout est relatif... Qu'en serait il advenu de maman Pauline,
s'il était resté auprès d'elle?...
Il lui aurait sans doute fait une tripotée d'enfants à mon image,
à l'instar des tiens et de Jean Louis...
Et peut être aurait elle continué à vendre son bois de cuisine,
ou le poisson de grand père Kadamé... Pour notre bonheur à tous.
Qu'en serait il advenu de moi?... Nous ne pouvons ré-écrire l'histoire!
Je ne peux que verser d’inutiles larmes,
sur un imaginaire qui ne s'est pas fait!
Auguy chez elle à "200 Villas", au baptême de ses petits enfants
******************************* Bangui 2007
Me rendant avec mon épouse au Centre Artisanal, d'un pas nonchalant
à l'ombre des grands maguiers, et ne prêtant plus qu'une attention distraite aux
"bonjour cousin" qui jalonnent quotidiennement notre route,
j'entends dans mon dos, presque murmuré: Bongooo... Bongoééé...
Instantanément, je prends Marie-Noëlle à témoin:
"ça , à n'en pas douter, c'est un vrai parent"
ce sobriquet oublié, dont j'avais été affublé dans mon enfance, seule maman Pauline me l'avait rappelé,
lors de l'unique visite que je lui fis en 1976... Me disant avec un sourire complice:
"enfant, tu avais toujours faim"
Je m'étais toute fois gardé de lui demander quel rapport y avait il entre "Bongo"
et l'enfant braillard et affamé que j'étais.
Je me retourne, et je vois avancer sur nos pas, une femme sensiblement de mon âge,
et vêtue d'un pagne des plus ordinaire...
Habitués que nous l'étions à être accostés par bon nombre de gens se réclamant
pour la plupart de ma famille,
je reste un poil distant, mais néanmoins poli.
"Bonjour madame, il y a bien longtemps que je n'avais été interpelé par ce sobriquet"
Elle sourit à mon étonnement et à ma retenue, puis me tend la main pour me saluer:
"Je suis ta cousine Augustine de Ngaragba"
Allons bon, me dis je... Encore une de ces nombreuse cousines "à la mode de Bretagne!"
Mais celle ci me semble sympa, et... apparemment, elle n'a pas l'intention de me "taxer",
comme pratiquement la plupart de mes "parents hypothétiques..."
Je me détends... Peut être est elle après tout un vrai parent
avec qui je pourrais parler de maman...
Où allez vous, me dit elle?... Au Centre Artisanal où j'ai repéré quelques statuettes ...
Hé bien, je vous y conduits, ma voiture est garée un peu plus haut, ensuite,
je vous invite à prendre un rafraichissement à la maison.
Ma cousine Augustine nous ayant repéré, avait garé son RAV 4 un peu plus haut,
était revenue à pied derrière nous...
et s'était sans doute amusée depuis quelques minutes,
à voir son cousin "Bongo", se faire rouler... ou s'en tirer à bon compte,
sur le prix des mangues, à l'étalage à même le sol, des petits vendeurs des rues.
Nous passerons une petite heure en sa compagnie au marché artisanal,
puis à boire une biere fraîche, sur la terrasse de sa maison à "200 Villas"
Avec force détails, elle me confirmera sa parenté avec maman Pauline.
***
Nous serons ensuite reçus par sa fille Mauricette, Magistrate de son état,
en sa coquette demeure à "100 Villas"
Délaissant notre maison de location à Ouango, afin de prolonger cette rencontre familiale,
nous y dormirons la dernière nuit, veille de notre retour en France.
***
Bangui 2008
Nous avons été informés de la mise en vente à notre intention,
d'un terrain à Gbangouma-Mala.
Depuis Périgueux , je téléphone à ma cousine Augustine Psimhis, sollicitant un logement
pour nous et un ami périgourdin qui souhaitait nous accompagner.
Mauricette est à Douala me dit elle, mais il n'y a pas de problème,
vous serez logés en ma compagnie chez elle.
Pour une réception, ce fut une réception!
Nous serons traités comme des coqs-en-pâte...
Chaque matin, Agustine me demandera: Que veux tu manger aujourd'hui Georges?
et moi de composer mon menu:
Kpètè, capitaine, brochettes de viande grillées au feu de bois, avocats, goundja, ignames frites...
Oh et puis zut... Fais moi ce que tu veux...
ça me fait tellement plaisir de "manger pays!"
Fruits de saison à tous les repas... mangues, papayes, ananas, bananes... Nous sommes reçus comme des rois... dira notre ami périgourdin Jeanot Brout.
Dès le lendemain de notre arrivée, Augustine nous conduit à Gbangouma-Mala,
à la découverte du terrain devant servir à l'implantation du Centre Pauline.
Puis, l'affaire étant conclue, elle nous invitera à visiter une de ses propriétés à Bimbo.
***
Un petit crochet désaltérant, dans une charmante auberge des rives du Mpoko...
suivi d'une visite surprise aux candidates de Miss Centrafrique 2008,
hébergées en séminaire de préparation dans sa très belle propriété de Bimbo.
***
De retour, afin de préparer les enfants de la maison, Jéssie et Chimène, à un éventuel concours à venir de Miss Centrafrique, je leur distille un cours de danse.
Sa fille Ghislaine viendra visiter le chantier de Pauline
***
Nous retrouverons la grande famille Psimhis de Bangui,
au cours de toutes nos missions suivantes,
de visites en réunions familiales ou fêtes chrétennes,
jusqu'en 2011, année qui la contraindra à rentrer en son domicile de Levallois-Perret en France,
pour y être soignée de la longue maladie qui l'emportera.
***
Ici, communion chez le cousin Aimée Bangha.
Nous serons reçus à Ngaragba, chez Patrick Dejean...
(précisément à l'endroit où se dressait dans mon enfance, la case de mon grand père Kadamé)
Je demande à ma cousine si elle me connait un contemporain encore vivant de maman Pauline...
Elle me conduit chez Ya Thérèse, amie intime de maman.
Elle fut mariée à un corse... et me raconte l’histoire, agrémentée d’anecdotes croustillantes,
de ces femmes noires qui vivaient en amour avec des « mundjus »
***
Femme de caractère, Ya Thérèse, qui ne s'en était jamais laissée conter,
affichait une tendresse émue, à l'évocation de son amie d'enfance, Pauline Yanvézo.
Corroborant les commentaires recueillis à Ngaragba...
« Elle était douce, jolie... et extrêmement discrète »
Mais ça, je le savais déjà de mes souvenir d'enfance, confirmés en 1976
quand elle n'eut à l'attention de mon père que ces seuls mots:
« Tu es grand, tu es beau, tu as été bien nourri...
Tu diras merci à Jacques d'avoir bien pris soin de notre enfant »
Tante Thérèse rouvrit ma blessure qui saigna...
À tel point que je m'éclipsais dans les toilettes pour pleurer tout mon saoul.
***
Jour de baptême pour Jean-Philippe et Ashley en compagnie du parrain Serges
La cathédrale de Bangui était comme toujours bondée, en ce dimanche consacré aux baptêmes
De nombreuses mamans ou maraines et petits baptisés en somptueuses tenues
La jeune et jolie compagne d'Eric
Chez Augustine, à 200 Villa... Un buffet très copieusement garni!...
Mais comme à l'habitude, absorbé par mon reportage photo, je serai hélas de la revue pour de nombreux plats...
***
Tout le monde a visiblement bien arrosé ce double baptême...
Eric, Mauricette, Serges, Yvon, Patrick, Thérèse Dejean... (maman de Patrick)
Georges et Marie-Noëlle... Ainsi que tous les nombreux parents invités.
***
Augustine consacre beaucoup de temps au clan des ancêtres.
***
Enfants, ma -t- elle rappelé, nous venions quotidiennement jouer sur ce banc de sable,
où mon grand père tirait ses filets
Il n’est point de véritables adieux...
Tout n’est qu’au revoir...
Alors, quand tu croiseras maman Pauline,
dis lui combien elle m’a manqué!